lundi 5 janvier 2009

Travailler plus pour gagner un peu...

Une de mes co-auteures me dit toujours que l'une des raisons de la médiocrité de la fiction française vient du fait que nous travaillons trop. Attention, elle n'insinue pas que nous ne devrions plus bêtonner les univers que nous voulons traiter. Non, ce qu'elle veut dire c'est que les conditions dans laquelle les maisons de production nous placent (frilosité à prendre des options, propositions à la baisse sur les sommes de ces mêmes options) nous obligent à multiplier les envois de projets, à pitcher plus que de raison, donc en gros à nous éparpiller intellectuellement et physiquement là où nous devrions être à fond sur un seul thème. Quand on ne sait pas de quoi demain sera fait (ce qui est le cas d'une grande majorité de scénaristes en France), on se place immanquablement dans cette optique. Le système est pernicieux. Soit on est modeste en matière de développement de projet et en pitch à des prod existantes et on se retrouve immanquablement le bec dans l'eau, une réponse ou le passage à une étape suivante pouvant parfois prendre plusieurs mois, soit on est boulimique et on s'expose à voir plusieurs des projets sur lesquels on est impliqué partir en développement et ainsi ne pas pouvoir honorer la commande de la meilleure façon. En même temps, si c'était simple, tout le monde serait scénariste, non ?

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