vendredi 29 novembre 2013

Enfin une "french touch" des séries...

Un international Emmy pour "Les revenants", une manifestation (Direct to series) faisant la promotion des fictions françaises à L.A où les formats "made in france" ont la côte (Candice Renoir, Les revenants, Braquo en passe d'être adaptés), des papiers enthousiasmants sur le potentiel international de la vision française dans les séries (succès d' "Engrenages" ou de "Fais pas çi, fais pas ça" traités dans Variety ou les excellentes pages télé du New-York Times), on ne peut pas nier qu'on vit depuis quelques mois une jolie embellie du côté de la réputation des fictions télé française à l'étranger.
Cela dit, il ne faut pas occulter que tout cela ne représente qu'un arbre qui cache la forêt d'une multitudes de freins (culturels, industriels, personnels...) qui limitent encore le nombre de bonnes séries. Personnellement, j'essaie toujours de voir la bouteille à moitié pleine et à moitié vide tout en pariant sur le fait que les nouvelles générations de décideurs savent où est leur intérêt. Les choses bougent, il faut être aveugle pour ne pas s'en apercevoir. Mais elles bougent lentement, comme la fiction d'un pays de 64 millions d'habitants où les habitudes de consommation sont encore très fortes. Il faut se remettre en cause (scénaristes compris bien évidemment) pour essayer de tendre vers un système, sinon parfait, qui accueille et respecte la vision de l'auteur et donne des moyens à ceux qui produisent de valoriser les oeuvres en terme de production bien sûr mais aussi en terme de programmation ou encore de visibilités sur les marchés internationaux.

vendredi 21 juin 2013

Tony for ever

La nouvelle est tombée au réveil. Un SMS, deux alertes Variety, une brève sur France-Info. N'en jetez plus, c'est sûr, il est arrivé quelque chose de grave. James Gandolfini est mort à 51 ans. Je répète assez souvent ici ou là que « Les Soprano » n'est pas juste la meilleure série de tous les temps, c'est une expérience unique. Tout ça grâce à un homme en particulier : James Gandolfini, alias Tony Soprano. David Chase, le cerveau et génie qui se cache derrière le chef d'oeuvre d'HBO sera d'accord pour dire que sans le quintal bien sonné de son acteur vedette, cette série aurait été moins. Moins grande, moins tragique, moins réelle, moins identifiante, moins tout, quoi ! Le coup de génie de Chase et d'HBO aura été d'incarner son capo mafieux en quelqu'un d'à la fois attirant et vulgaire. Rien ne sera épargné à ce pauvre Tony en matière de costumes ou de situations scabreuses. Mais Gandolfini passait outre. Il acceptait les peignoirs pour mieux briller quand, au détour d'une cérémonie de remise de prix, il enfilait un smoking tout noir et paraissait enfin puissant et serein. J'ai eu la chance de croiser James Gandolfini deux fois dans ma vie de journaliste télé. Quand HBO, Warner et Les Soprano débarquaient à Paris, c'était certainement lui le plus discret de la bande. Là, où Dominic Chianese faisait le show, que David Chase remballait les journalistes ou que Lorraine Bracco nous présentait sa charmante fille après être arrivé avec 45 minutes de retard pour cause de shopping, Gandolfini faisait son métier avec simplicité et professionnalisme. Sa carrure m'avait impressionné. Les couloirs du Ritz étaient trop petits pour les épaules de T. Le voir sourire tristement ou bien prendre quelques secondes pour réfléchir à sa réponse me donnait la chair de poule. Rarement un acteur n’aura fait autant corps avec son personnage. Je n'ai jamais eu pour habitude de me faire prendre en photo avec des gens que j'interviewais. Dans le cas de James Gandolfini, j'avoue que je regrette. So long, T.

mardi 30 avril 2013

Une passion très passionnante

Si comme moi, début 2000, vous avez été un amoureux du New Jersey, des « protections » commerçantes et des danseuses à gros lolos, difficile de ne pas avoir un frisson qui vous parcourt l’échine quand Emmanuel Burdeau revient brièvement et sans emphase sur la dernière image de la série The Sopranos. Une fin tout juste possible. Un écran noir. Ainsi se finissait ce qui reste aujourd’hui comme la plus grande série de tous les temps. Il faudrait bien plus d’un ouvrage pour aborder la complexité de l’œuvre de David Chase. Et pourtant avec ses 97 pages, Burdeau raconte l’essentiel. Dans un style de haut vol mais accessible,, traduisez qui évite la pédanterie de certains critiques parisiens, il convoque tout ce qui a fait le succès de la série d’HBO au tournant des années 2000 et nous parle de la série en alternant propos généraux liés au contexte sociologique ou détail d’un dialogue d’une scène. Rien n’est exhaustif mais plutôt bien renseigné. Pas de guide des épisodes. Pas de listes des musiques – pourtant géniales – qui peupleront le générique de fin pendant 86 épisodes et autant d’heures que compte la série, pas d’arbres généalogiques de la famille Sopranos. Burdeau n’est pas là pour faire de la page. Au contraire. Il signe un livre très beau. Compact et souple. Un livre à glisser dans un sac à dos ou à déposer sur son bureau. Emmanuel Burdeau inaugure là, un type de livre qu’on aimerait voir plus souvent s’agissant des séries télé. Plus essai que guide de fan, cette passion est aussi une voie médiane entre ceux qui veulent voir les séries prendre le dessus ( ?) sur l’éternel cinématographe et ceux (y en a-t-il encore ?) qui ne veulent pas voir que le récit sériel s’est créé une mythologie ces dernières décennies. Rien que pour le passage où l’auteur imagine David Chase tentant d’expliquer aux acteurs qu’il supprime leurs personnages de la série, ce livre vaut le coup. Emmanuel Burdeau. La passion de Tony Soprano. Editions Capricci. Paris. 2010. 97p.

jeudi 14 mars 2013

Veronica revient...

Bonne suprise hier soir sur le fil de Variety.com. Veronica Mars, série maligne des mid-2000 (une de mes chouchoutes, surtout...) pourrait revenir sous la forme d'un long-métrage. Ses fans ont déjà réuni près de 2 millions de dollars sur le site de financement participatif "crownfunding", Kickstarter. Les américains font toujours tout en grand. Pour l'instant, chez nous, ce type d'expériences sert plutôt à monter un court-métrage ou éventuellement une webfiction, au moins un pilote, là c'est carrément un film reprenant un des personnages emblématiques des années Lost, Grey's Anatomy et compagnie qui va se mettre en route grâce à ce système. C'est tout bénèf pour la Warner (qui détient les droits) qui analyse en direct "live" l'engouement des fans pour le projet. Personnellement, j'ai toujours pensé qu'il y avait la place pour un spin-off avec une Veronica Mars, étudiante à Quantico. Une manière de traiter pour une fois le FBI sous un angle un moins 1er degré que les séries actuelles qui sont d'un ennui à mourir. Je me demande si je ne vais pas faire un petit don... Et surtout penser à un financement de ce type (tout comparaison gardée) pour un de mes prochains projets. Wait and see.