samedi 20 février 2010

Rions un peu...


En attendant, une discussion à bâtons rompus avec Richard Price ou David Simon, une analyse hegelienne de la saison 6 de "Lost" voilà une fausse interview réalisée il y a quelques temps et postée sur mon ancien site/blog.









« Avant nous, le sous-titre était en danger »

Oscar28 est le vice-Président Délégué de la F.E.S.S.E (Fédération Européenne de SoustitrageS Etrangés), il nous explique comment son organisation planifie et organise le sous-titrage des séries downloadées dans le monde entier.

En raison de l’accord sur les 35 heures, et parce qu’il ne faut pas pousser non plus, le secrétariat de rédaction a refusé de corriger cette interview.

Pourriez-nous nous raconter comment vous en êtes arrivé là ?
J’ai toujour été un grand fan de série. Donc, il était normal qu’un jour je devienne un traducteure. Integré la FESSE a été pour moi un accomplissement car s’est mon travail qui se trouve récompensé. J’en n’avais marre de me coltiner les épisodes de « 24 » avec traductions simultanées à ma copine qui était une brêle en englais. J’ai donc déssider de lui traduirre à l’avance. Cela dit, elle ne comprenait pas mieus… donc j’ai fini par en fer profiter les autres…

« Etait » une brêle en nanglais ?
Oui, finalement, j’ai changé de copine. Maintenant je vis avec Souristar qui fait aussi parti de la FESSE (branche française) ? On s’est rencontré à une soiré projo de RIS, chez TF1, c’était telement chiant qu’on est sortis ensembe.

Une branche française ? Ça arrive donc ? Des étrangers downloadent des séries françaises ? On nous envie Navarro au Chili et à Singapour ?
Non, en fait c’est pour les sourds et les malentendants…

Je me disais aussi… Revenons à vous, pardonnez-moi cette question mais étant donné que vous n’êtes pas traducteur de métier n’êtes-vous pas à la merci d’une erreur de traduction ?
OK, c’est vrai, je ne suis pas neurochirurgien, ni même flique dans les rues, donc j’ai parfois des problèmes en matière de termes techniques ! Mais en même temps si on part de ce principe, Star Trek et Battlestar Galactica n’auraient jamais été traduites !!!

Un point pour vous. Et en plus, vu qu’on ne paye pas les épisodes, on peut pardonner quelques imperfections. Cela dit, ce n’est pas une vue de l’esprit de dire que vous êtes fâchés avec l’orthographe…
S’est ridicule ! ceci est un procès d’intension. C’est simplement que dormir au guichet de ma trésorerie générale ne remplace pas une bonne nuit de sommeil. Le problaime c’est que la nuit on traduit du Lost, du House M,D… Et quand vous êtes crevé et bin oui, vous fête parfois quelques fautes !!! On va pas en fer un fromage !!!!

OK, si vous le dites… Et votre pseudo, d’où vient-il ?
Je ne comprends pas la question…

Allez, vous pouvez nous le dire ! Oscar c’est pour Oscar Goldman de « L’homme qui valait trois milliards », vous êtes un fan ?
Mais pas du toud, c’est mon vrai nom !!!??!!

Donc vos collègues, comme Souristar, Troudair, steak-frites, jacquebauer, cybergrillepain ce sont leur vrais noms ?
Tout à fait ! la FESSE, na rien à casher !

Admettons. Et donc, ça vous apporte quoi de traduire des séries ? Parce que ça doit prendre du temps quand même tout ça ?
Je vous répondrez simplement par un mot : Rêve ! Les traductions me permette de m’évader. Un jour à la Maison-blanche dans une crise diplomatic, quelque heures plus tart à Seattle avec les médecins de « Grey’s Anatomy », le lendemain encore avec les ados de Neptune, le monde des séries est varié et m’arrache à la grisaye de ma prauvince natale…

Oscar, je peux vous appeler Oscar ?
Tout à fait !

Pourriez-vous cesser de faire toutes ces fautes d’orthographes, ça pourrit l’interview ?
Naturellement

Est-ce que la communauté du sous-titre est le théâtre de querelles d’écoles ?
Naturellement. Tenez par exemple, le personnage de Sayid dans Lost a été une source de conflit. Plusieurs de nos membres voulaient traduire les propos de ce personnage en faisant écho à l’accent moyen-oriental de Sayid, genre « nous ni somme pas seul sour cette île ». En même temps, vu qu’en anglais il a un accent de chiotte, Ça se défend…

Existe-t-il des personnages durs à traduire ?
Hurley de Lost, on ne comprend que Dude, en français dans le text « mec », le reste on invente assez souvent. Ça tombe bien J’étais bon en rédaction. De toute façon c’est pas grave, dans Lost, l’histoire tout le monde s’en branle ! De manière générale, les gens qui hurlent sont difficile à sous-titrer. J’ai participé à la réhabilitation de Hulk, purée, c’était pas de la tarte !

Et maintenant, quels ont vos projets ? Développer d’autres langues au sein de la FESSE, vous attaquer aux classiques, traduire des produits culturels (l’intégrale Navarro pour les sourds et muets), faire un enfant ?
Non, je pense que dans un premier temps, Acheter le grand Robert de la langue française serait déjà pas mal. D’ailleurs si quelqu’un en vand un d’occase, on est preneur.

Oscar28, merci !
Non, non c’est moi… (arrêt de l’enregistreur) Putain on se croirait avec Jean-Pierre Gaillard en direct de la bourse de Paris !

mardi 16 février 2010

Clear eyes, full hearts can't loose !


Quelle est la meilleure série actuelle ? Pas facile à dire. Certains iront vers une oeuvre grand public de type Lost, Big bang theory ou Glee. D'autres, plus branchés, rétorqueront que c'est du côté de Mad Men, Breaking Bad qu'il faut chercher la perle rare. Pour d'autres encore, la meilleure série n'est pas un carton d'audience, elle est plutôt un succès confidentiel, à l'image de Party down ou de Secret girlfriend. Personnellement, j'ai encore et toujours un faible pour Friday Night Lights, série soi-disante morte-née dès son pilote qui termine ces jours-ci sa quatrième saison. Certes, en route la série est descendue de NBC à Direct TV mais l'essentiel c'est d'être toujours à l'antenne pour raconter de bonnes histoires. Et avec FNL, on peut dire qu'on est servi. Jason Katims, le patron du show et sa bande de scénaristes persévèrent dans l'univers de la Middle America, mornes plaines texannes gorgées de soleil, animateur radio lourd comme des frigos en fonte, bar à stripteaseuse et match de fooball. Une description très fine de la société américaine version 2010. Il faudrait des pages pour parler des choix souvent judicieux de cette série qui garde, quoiqu'elle fasse, un potentiel dramatique énorme. Go Panthers !

mercredi 10 février 2010

The Shield : la rédac...


Séance de correction de copie. Cette année, j'ai accepté de donner un cours durant un semestre à Paris III. Il s'agissait de remplacer au pied levé un chargé de cours. J'avoue que j'ai pris beaucoup de plaisir à donner ces dix séances consacrées - attention tenez-vous bien - à l'évolution de la figure policière dans les séries télévisées des années 50 à nos jours. Parler de fictions, de leur contexte de production puis de réception s'est avéré passionnant. Parfois, un peu brouillon mais on fait ce qu'on peut... Cette expérience a été une nouvelle occasion pour moi de regarder le pilote de Hill street blues, merveille d'équilibre où Bochco règle ses comptes avec 30 ans de cop shows, rien que ça ! Nous avons également observé la finesse des dialogues de Tom Fontana quand il décide de nous faire passer 50 minutes dans une salle d'interrogatoire (Trois homme et Adena) pour le compte de la série Homicide : Life on the street, la force tranquille de Telly Savalas dans Kojak (et celle de Harvey Keitel dans un rôle de petite frappe à l'occasion du pilote de la série). Une série qui aujourd'hui renvoie une description de Manhattan passionnante.
Les maître actuels ont une nouvelle fois fait des adeptes. Mes élèves sont tombées sous le charme de Shawn Ryan qui, à coup de caméra portés dans les ruelles de Farmington (L.A), a réussi avec la génialissime The Shield à convaincre son auditoire que violence n'était pas synonyme de récits vides et sans intelligence, David Simon a fait tout le contraire pour le même résultat, une série sans tension survitaminée, sans balade en 3D dans un oesophage, peut aussi être un formidable récit sur l'Amérique. The Wire, Simon, Burns et toute sa bande sont très forts à ce petit jeu-là.
Pour en revenir à mes copies, je vois en tentant de vendre ma conception de l'histoire des séries que je les regarde depuis longtemps, y aura-t-il un nouveau The Wire ? Un nouveau The Shield (peut-être grâce à Shawn Ryan qui a débuté l'écriture d'un cop-show musclé dans la ville de Chicago. Peut-on faire mieux que les 7 saisons de The Shield pour parler de la violence dans l'Amérique post 11 septembre ? C'est exactement ce que j'aurais dû demander à mes élèves de fac.

lundi 1 février 2010

Le retour de la revanche


Il y a quelques jours, j'étais à New-York. Ça fait toujours un gros choc. Le bruit, l'immensité des avenues, les agents d'aéroport sympa comme des portes de prison, heureusement la grosse pomme a toujours ses attraits, quelque chose de magnétique surtout quand, comme moi, vous avez été élévé à Kojak, Marathon Man, Manhattan et autre Law and Order. Je n'y allais pas du tout pour le tourisme mais c'est la première fois que je faisais des photos dignes d'intérêt de Manhattan, du New Jersey ou encore du Bronx où c'est également la première fois que j'allais traîner. Rendez-vous avait été pris avec Richard Price, grâce au contact de David Simon, le créateur de The Wire, sur qui j'ai toujours l'espoir de faire un film (si ça intéresse quelqu'un...). Richard Price, je disais donc, un homme assez normal mais avec un esprit d'une finesse qui appelle les superlatifs. L'homme écrit depuis les années 70. Pour le cinéma, la télévision la presse. Il publie (avec succès et bonheur) et enseigne dans les plus grands writing workshop du pays. Bref, tout va bien pour ce créateur d'univers sauf que non. L'homme est aussi exhubérant que Droopy sous valium. Hollywood, c'est pourri, la télé, bof, les livres, ça ne paie pas... C'est dommage car devant ce mec occupé je me suis vraiment dit que décidément l'homme n'est jamais content là où il est. J'aurais signé les yeux fermés pour la moindre de ses collaborations avec Sean Penn ou Ridley Scott (qui, je sais, ne fais plus que des daubes ces derniers temps...). C'est peut-être ça, la classe. Travailler comme un dingue pour payer sa maison de Harlem mais ne jamais perdre de vue le fait que rien n'est jamais parfait comme on le voudrait. Un de ces jours, mon interview (utilisée prochainement pour une émission de Canal plus), viendra s'installer sur ce blog. Encore des mots que personne n'entendra vraiment. Lisez "Le Samaritain", vous avez le droit ne pas aimer, de ne pas être touché par cet univers posé entre Harlem, l'upper manhattan et les villes sans nom du New-Jersey, mais franchement, je pense que vous n'avez pas de coeur.
Je vous tiens au courant pour la diffusion de mon reportage (où l'on voit mon dos une poignée de secondes au passage). Comme dirait Eddie Felson, personnage de Color of money, un film écrit par Richard Price : "Me revoilà !".