Projet "Vouivre" pour Capa drama et France 3. Nous avançons à allure raisonnable. Un peu comme un bateau (pas brise-glace) au milieu d'un champ d'iceberg. Il faut faire des détours, parfois reculer, parfois refaire deux fois la même chose et s'apercevoir que c'est inutile. Tel est la vie du scénariste empêtré dans les séquenciers d'un 4x1h de fiction pour une chaîne de télé nationale. Pour ma première vraie expérience de prime, je réalise combien il est facile de s'enferrer dans des certitudes qui mèneront peut-être à un rendu rapide de l'histoire et à son paiement en monnaie sonnante et trébuchante par le service comptable. En revanche, pour ce qui est de la qualité du récit, de la pertinence des trajectoires, du plaisir de suivre les aventures de nos personnages, je pense que c'est autre une paire de manches. S'obstiner en voyant l'horloge tourner n'avantage pas le scénariste. Il faut sans cesse se poser les mêmes questions. En faisons-nous assez ? ou au contraire N'en faisons-nous pas un peu trop ? Le pire, c'est que ces incertitudes se sont posées au synopsis, qu'elles nous assaillent au séquencier et que nous aurons à nouveau à les affronter lors de la mise en place des dialogues. C'est fatigant, je l'avoue. On en perd le fil de notre histoire. On s'en remet à des ressorts mécaniques de dramaturgie, parfois c'est la psychologie des personnages qui prend le dessus. On des petites victoires suivies de gros doutes. Aucune chance de suivre une voie toute tracée. Chaque projets, chaque auteur, chaque chaîne, chaque producteurs, chaque case, chaque conseiller de programme est différent. Cela veut simplement dire que lorsque c'est fini, il faut recommencer le même cirque créatif depuis le début.
Et vous savez ce qui est le pire ? c'est que pour rien au monde, nous n'échangerions nos places.
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