vendredi 13 février 2009
Séries de rêves (1) HILL STREET BLUES
"Hill street blues". Bon, faut-il que je raconte à nouveau toute l'histoire ? HSB est une série mythique du début des années 80. Elle fait partie de cette famille de programmes qui se sont appropriés les codes du roman-feuilleton, qui ont décidé de se placer en opposition à la norme des séries de l'époque. Grâce à ses intrigues multiples (réellement multiples), ses intrigues modulaires (ouverture d'intrigues à géométrie variable qui place le spectateur dans une attente idéale), un casting choral (un ensemble cast qui préfigure toutes les grandes séries des années 90, un peu moins celles des années 2000), Hill street blues pose une nouvelle façon de raconter des histoires. On vous a forcément déjà fait le blah-blah sur la capacité des séries, en comparaison des films, des pièces de théâtre ou mêmes des romans à raconter des histoires où l'attachement aux personnages se fait de manière bien plus naturelle que dans n'importe lequel des autres moyens de raconter une histoire. Hill street est différente et ça se voit dès son générique. Sciemment décalé, désuet et mou du genou. Même Mike Post laisse tomber les guitares tonitruantes pour un petit thème au piano. La manière de filmer, le fait de laisser la vie investir le cadre donne à la série quelque chose d'infiniment humain. Série policière à première vue, Hill street blues est plus la chronique d'un morceau délabré d'Amérique. Une description sociale extrêmement accérée. La présence d'acteurs pas nécessairement beaux et sexy avec des trajectoires parfois assez sombres ajoutent encore au magnétisme de HSB. Personnellement, j'aimais déjà les séries quand HSB a fait irruption en France au milieu des années 80. Et je crois que c'est la connaissance de cette série qui m'a préparé à "Urgence" près de dix ans plus tard. HSB est tout ça et plus encore. D'un point de vue de l'écriture, c'est aussi une production qui a marqué la révolte des auteurs face au système extrêmement encadré des studios des années 70. Steven Bochco et Michael Kozoll ont participé au mouvement et leur série est devenue le symbole d'une télévision qui pouvait être plus difficile et plus intelligente. "Hill street blues", même si elle n'est pas la toute première, est la première grande série de ce qu'on a appelé aux Etats-Unis, la Quality Television (on y reviendra, vous vous en doutez bien), une manière un peu folle de faire de la téloche, l'équivalent - mais certains vont hurler - d'une nouvelle vague dans le contexte cinéma des années 50. Une télé inventive, touchante dont les héros influencent encore nos (meilleures) fictions actuelles.
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