vendredi 11 mai 2012

Série télé cherche showrunner...

Intéressant papier dans Variety signé Cynthia Littleton. Une des tendances fortes de la nouvelle saison à venir (2012-2013), c’est le lancement de séries sans qu’elles soient attachées à des showrunners de prestige voire des showrunners tout court. Dans la plupart des cas, une série est associée au nom de son créateur ou de son patron. Cela dit, dans l’industrie américaine de la télévision, on peut presque dissocier les showrunners et les créateurs de séries. Les showrunners ne sont pas forcément les créateurs de l'oeuvre qu'ils dirigent (voir exemple plus bas) tout comme un créateur, notamment quand il débute, n'est pas systématiquement le patron de sa série. Donc, si l'on reprend notre raisonnement, normalement, parmi les showrunners figure le créateur mais ce n’est pas une obligation. On sait très bien aujourd’hui que le nom de JJ. Abrams peut permettre de remporter un marché, alors que ce dernier n’a pas participé au développement. Cela ne veut pas dire qu’il ne s’impliquera pas à un stade où à un autre. Les grands diffuseurs sont friands de ces têtes d'affiches. L’exemple de Lost, à cet égard est édifiant. Quand Jeffrey Lieber propose à ABC, l’idée d’une série traitant d’un crash d’avion, ce créateur est peu connu et en plus, il apporte une série trop réaliste (à la Cast away). Le network prend acte du travail accompli mais veut aller plus loin. C’est ainsi que JJ Abrams qui a déjà travaillé avec Touchstone et ABC Studios (Felicity, Alias…) arrive et impose une patte totalement high concept avec ours polaire et dinosaure (en tout cas dans le pilote…). Le développement et la vente sont en fait des activités bien différentes de la gestion d’un show au quotidien. Certains savent faire l’un et pas l’autre. Durant pilot season, (ce laps de temps où les chaînes font leur shopping) on voit des scénaristes de BD, de ciné, des romanciers venir avec des idées intéressantes. Elles se transforment parfois en pilote puis en season order (commande d’un nombre défini d’épisodes parfois d’une saison). Et c’est là que les problèmes commencent. Celui qui a eu une idée doit la faire fructifier, commander à deux cent personnes dont des scénaristes parfois plus chevronnés que lui… Il n’est donc pas rare qu’un créateur doivent faire la place à des gens, plus expert, qui savent manager une série. Le mariage est parfois réussi mais la plupart du temps, il s’agit d’un bidouillage qui peut mener au débarquement de l’un des chefs, à son départ voulu voire à l’arrêt de la série. Car dans les standards de production de la série américaine, il n’y a pas beaucoup de place (et de temps) pour la querelle. On voit donc cette année un certain nombre de série qui cherche des showrunners alors qu’elles sont déjà acceptées par une chaîne. Cette figure peut également accoucher d’une bonne association. Jason Katims, le showrunner respecté de Friday Night lights n’a rien à voir avec le projet au départ. Peter Berg qui a développé la série ne pouvait pas s’en occuper au quotidien pour cause d’agenda de tournage de blockbuster saturé. De même, au moment où Meredith Stiehm avait lancé son Cold Case, la Warner lui avait collé dans les pattes, l’excellent Shaun Cassidy qui était parti de lui-même durant la première saison assurant que la créatrice de Cold Case se débrouillait très bien toute seule.

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