dimanche 21 juin 2009

Série de rêve (3) Sessions

Quand on évoque les grandes séries, on dégaine rarement le nom d'une oeuvre comptant moins de dix épisodes. Il est vrai que dans la logique industrio-hollywoodienne, une courte existence de vie est synonyme de ratage. Ce ratage pouvant être dû (même si c'est loin d'être la seule explication) à une médiocre qualité. Cet aspect s'est amoindri au tournant des années 90, période à partir de laquelle HBO a commencé à bombarder le téléspectateur de fictions toutes aussi décalées (dans les thèmes ou encore dans les dialogues) les unes que les autres, et souvent avec un nombre d'épisodes atypiques. L'une d'elles s'appelait "Sessions". Initiée par un certains Billy Crystal, qui à l'époque sortait du succès de "Quand Harry rencontre Sally" et "La vie, l'amour, les vaches", "Sessions" n'est pas la série qu'on attribuerait avec évidence à quelqu'un du genre Billy Crystal. Genre à plaisanter de l'anthrax à la cérémonie des Emmy Awards, genre à jouer le premier personnage gay récurrent de l'histoire de la fitcion, (magnifique "Soap"). Non, Billy Crystal quitte ses habits de sarcasme et produit là une merveille pleine d'intelligence, de sensiblerie et d'équilibre. La série se déroule essentiellement dans le bureau d'un psy (parfait Elliott Gould que certains connaissent mieux comme le papa de Ross et Monica dans "Friends") qui reçoit durant chaque épisode inlassablement le même patient (Mickael McKean qu'on avait pris l'habitude de voir en patron cynique et libidineux dans "Dream on"). Les intrigues se scindent en trois groupes. Les problèmes du patient avec sa femme et ses enfants. Ses souvenirs des années 50 / 60, période où l'influence de son père est grande sur sa personnalité. Et puis les échanges toujours savoureux entre le praticien et son patient. Il y a une douceur et une finesse psychologique dans cette série qui ne se démend pas. "Sessions" est l'une des oeuvres les plus douce-amères qu'on aie pu voir. Mais là, où "In treatment'" fait appel à une mécanique très froide quasi clinique (notamment avec la session de contrôle du psy), là où la série d'origine isréalienne se plaît à ne décrire que des cas ultimes avec des prises de décisions assez marquées, "Sessions" mise à fond sur l'humain, sur les choses, insignifiantes ou grandioses, que chacun garde consciemment ou pas au fond de lui. Certainement l'une des choses les plus dures à écrire qui soit.

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