dimanche 9 septembre 2012

Ces épisodes qu'on n'oublie jamais (3)

Il y a des épisodes qu'on n'oubliera jamais et puis il y a L'EPISODE qu'on n'oubliera jamais. Classé dans les 100 plus grands moments de télévision du XXeme du magazine "Entertainment Weekly", Love's Labor lost fait partie de ces épisodes coup de poing qui installe une production dans le coeur des téléspectateurs. Ce fut bien sûr le cas ici avec Urgences qui s'apprêtait à devenir N°1 des audiences aux Etats-Unis. Dans cet épisode, c'est Mark Green (excellent Anthony Edwards) qui est à l'honneur. Alors que sa journée est finie et que rien ne le pousse à rester, le Dr Green décide de continuer à suivre une patiente enceinte entrée avec des signes peu encourageants. On sait déjà que cet accouchement ne va se passer normalement. Que tout finira mal. La tension monte doucement. Green est fatigué et bientôt il se retrouve piégé dans un accouchement à haut risque. Le service d'obstétrique ne répond plus. ER est - à cette époque en tout cas - un exemple parfait de rythme. On est plongé au milieu d'histoires très humaines. La steadycam virtuose et le vocabulaire médical font le reste. Mais avec cet épisode, Lance Gentile, son scénariste, veut aller plus loin. Il prend le parti de montrer un Dr Green pas aussi bon docteur que nous le voudrions. L'état de la patiente s'aggrave mais on a du mal à imaginer un épisode terminant sur une note (trop) sombre. Pas avec le bon Dr Green. C'est mal connaître John Wells et Michael Crichton qui insufflent à leur série cette petite dose d'incertitude qui rend toutes les issues possibles. L'acte 4 reste comme un moment suspendu. Il y a l'accouchement, la perte de la maman, l'acharnement de Green à ranimer le corps sans vie devant le reste de l'équipe dévastée. Mais ce moment reste finalement un classique de série d'hôpital. Le plus réussi est à venir notamment quand Mark arrive auprès du père, un nouveau-né dans les bras mais une triste nouvelle à annoncer. Derrière la vitre, sans que nous entendions le moindre mot de ce qui se dit (cf, notre photo), on suit les visages, la surprise, la douleur. Le poil s'hérisse et la larme n'est pas loin. Elle arrive pour la scène finale, celle où Mark Green, exceptionnel tout du long de sa journée, d'humanité, d'abnégation, de faiblesses aussi, pleure toutes les larmes de son corps en rentrant chez lui en métro au petit matin. Là, on fera difficilement mieux.

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