jeudi 19 avril 2012
Voilà, c'est fini...
Friday Night Lights, saison 5. Les projecteurs se sont éteints. Au propre comme au figuré. Cette cinquième et dernière saison avec ses treize épisodes est passée à toute allure. Généralement la marque des grands shows. La série de Jason Katims et Sarah Aubrey s’en va au top de sa qualité. On pourra toujours faire la fine bouche. Regretter certaines options prises sur les personnages (Julie et Matt ? ) ou encore le choix de mettre le football en second rideau (moins d’aspects tactiques), avec notamment quelques parties limites et du coup simpliste avec la dernière action à jouer à trois secondes de la fin. Tout ça ne pèse pas lourd face à l’empathie, voire même les sentiments, que l’on éprouve au fil du temps pour le coach Taylor et sa femme (formidables Kyle Chandler et Connie Britten) mais aussi plus généralement pour l’ensemble des personnages de cette épatante fiction (Tim et Billy Riggins, Vince Howard, Luke Cafferty…). Non, tout n’a pas été parfait mais au fil de l’intrigue ouverte que nous offrait la série, on est devenu des membres à part entière de cette communauté de Dillon. C’est l’une des grandes forces de cette série venue un peu d’ailleurs. N’appartenant pas au tryptique royal (cop-show, medical et legal drama), ni à celle des high-concept ou des superproductions (Game of Thrones), Friday Night Lights racontait simplement des histoires qui nous touchaient. Et elles ne sont pas tant que ça aujourd’hui les séries qui peuvent se targuer de faire au moins aussi bien.
Même si parfois les outils de dramatisation du récit ont été utilisés à la limite, (catastrophique début de saison 2 avec Tyra), il y a dans cette volonté de décrire le Texas, la jeunesse, les classes moyennes, l’ascension sociale par le sport, le rapport à la religion ou à la différence, un truc qui vous met une petite boule dans la gorge quand on sait qu’on ne verra plus ces personnages. Les auteurs ont vraiment touché des choses vraies en terme de psychologie des personnages. Personnellement, j’ai connu ça pour « Angela, 15 ans », « Les Sopranos », « The Wire », « Veronica Mars », « Friends » et quelques autres. « Friday Night Lights » n’est pas une série banale. Elle poursuit à la télévision, la grande tradition américaine des récits sportifs. Un genre de littérature que nous ne possédons quasiment pas chez nous. Au cinéma, en édition et un peu en télévision (mais c’est compliqué à cause des moyens de tournage), l’Amérique glorifie ses athlètes par des récits qui traitent souvent de la conquête d’un titre. D’une gloire perdue. Baseball, hippisme, lutte, Hockey sur glace, boxe, basketball, Nascar, Karaté, tous les sports ou presque y sont passés. Bien sûr, les meilleures de ces œuvres sont celles qui savent montrer l’envers du décor et être réaliste avec les limites de cette course à la performance. Pour être le premier, pour obtenir la gloire, l’argent, certains de ces aspirants à l’univers du sport professionnel sont prêts à tout. Ce n’est pas la moindre des qualités de la série initiée par Peter Berg, adaptée d’un roman best-seller signée H.G Bissinger que de jouer avec ce matériau toujours sensible à la télévision américaine. Car dans FNL, rien n’est parfait, loin de là. Les gens se trompent et il n’y a pas forcément de happy-end. C’est d’ailleurs cette couleur douce-amère qui fait de FNL une série haut de gamme et pas une énième série potache sur les couloirs d’un lycée US.
5 saisons, 76 épisodes, on a fini par prendre racine chez les Taylor, on a souffert avec Jason Street, on a bu quelques bières avec Tim Riggins, tremblé pour les Panthers puis les Lions. On a maudit les McCoy, père et fils, on a appris des choses de coach Taylor. Pas seulement, des tactiques de football US, non. Des leçons de vie et d’apprentissage. Dans son carcan de série sportive, Friday Night Lights a changé de braquet pour devenir un récit juste et poignant.
Si on me dit qu’un jour j’écrirai quelque chose de moitié moins bon que ça, je signe toute de suite.
lundi 2 avril 2012
Sorkin is back
Aaron Sorkin avait plus ou moins juré que l'on ne le reverrait plus à la télévision. L'échec (un poil justifié) de Studio 60 l'avait condamné à vendre ses histoires complexes et brillamment bavardes au cinéma ou au théâtre. Aaron Sorkin a menti pour notre plus grand plaisir. Sorkin revient sous le feu des projo avec "Newsroom", une série initiée par HBO. Un récit entre "Broadcast News", "The West Wing", "Network" et... "Studio 60" tout de même. Prévue pour le 24 juin, le trailer est déjà en ligne. C'est comme souvent chez les américains et Sorkin en particulier très efficace. Jeff Daniels tient le rôle principal. Il est entouré de comédiens comme Jane Fonda ou Sam Waterston. Là, où les grands networks font globalement dans le consensuel mou, que Showtime tire la corde efficacité souvent un peu trop, Newsroom a la chance avec son orientation HBO, d'être le grand récit critique sur les médias.
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